"[...] Ma première parole est d’action de grâce à Dieu pour le dynamisme de l’Évangile qui a permis la croissance remarquable de l’Église du Christ sur ces terres, ainsi que la contribution généreuse, qu’elle a offerte et continue d’offrir, à la société des États-Unis et au monde. J’apprécie vivement votre générosité et votre solidarité envers le Siège apostolique tout comme pour l’évangélisation dans beaucoup de parties tourmentées du monde, et je vous en remercie avec émotion. Je me réjouis de l’engagement indéfectible de votre Église pour la cause de la vie et de la famille, motif principal de ma présente visite. Je suis avec attention l’effort considérable d’accueil et d’intégration des émigrés qui continuent de regarder l’Amérique de la même manière que les pèlerins qui y ont abordé à la recherche de ses ressources prometteuses de liberté et de prospérité. J’admire l’effort au prix duquel vous poursuivez la mission éducative dans vos écoles à tous les niveaux et l’œuvre de charité de vos nombreuses institutions. Ce sont des activités souvent conduites sans aucune compréhension ni appui et, dans chaque cas, héroïquement maintenues grâce à l’offrande des pauvres, parce que de telles initiatives jaillissent d’une mission surnaturelle à laquelle il n’est pas permis de désobéir. Je suis conscient du courage avec lequel vous avez affronté des moments obscurs dans votre parcours ecclésial sans craindre des autocritiques, ni épargner humiliations et sacrifices, sans céder à la peur de se vider de tout ce qui est secondaire en vue de retrouver l’autorité et la confiance demandée aux ministres du Christ, comme l’attend l’âme de ce peuple unique. Je sais combien est gravée en vous la blessure des dernières années et je vous ai accompagnés dans votre généreux engagement pour guérir les victimes - conscients qu’en guérissant les autres, nous sommes aussi toujours guéris - et pour continuer à œuvrer afin que de tels crimes ne se répètent plus jamais. [...]
La victime innocente de l’avortement, les enfants qui meurent de faim ou sous les bombes, les immigrés qui se noient à la recherche d’un lendemain, les personnes âgées ou les malades dont on voudrait se débarrasser, les victimes du terrorisme, des guerres, de la violence et du narcotrafic, l’environnement dévasté par une relation déprédatrice de l’homme avec la nature, en tout cela, est toujours en jeu le don de Dieu dont nous sommes les nobles administrateurs, mais non les maîtres. Il n’est donc pas permis de s’évader ni de se taire. L’annonce de l’Évangile de la famille que j’aurai, lors de l’imminente Journée Mondiale des Familles à Philadelphie, l’occasion de faire retentir avec vous et avec toute l’Église n’est pas moins importante. [...]"