Prendre l’office au commun des saints et des saintes dans le bréviaire
Oraison : Dieu qui as donné aux bienheureux Louis et Zélie Martin la grâce de se sanctifier comme époux et parents ; Accorde-nous, par leur intercession, de savoir t’aimer et te servir fidèlement, puisque la sainteté de leur vie peut être un exemple pour chacun de nous.
Par Jésus Christ.
Pour l’Office des lectures
1ère Lecture :
De la lettre de saint Paul, Apôtre, aux Ephésiens 5,21-6,4
Par respect pour le Christ, soyez soumis les uns aux autres ; les femmes, à leur mari, comme au Seigneur Jésus ; car, pour la femme, le mari est la tête, tout comme, pour l’Église, le Christ est la tête, lui qui est le Sauveur de son corps. Eh bien ! si l’Église se soumet au Christ, qu’il en soit toujours de même pour les femmes à l’égard de leur mari. Vous, les hommes, aimez votre femme à l’exemple du Christ : il a aimé l’Église, il s’est livré pour elle, il voulait la rendre sainte en la purifiant par le bain du baptême et la Parole de vie ; il voulait se la présenter à lui-même, cette Église, resplendissante, sans tache, ni ride, ni aucun défaut ; il la voulait sainte et irréprochable. C’est comme cela que le mari doit aimer sa femme : comme son propre corps. Celui qui aime sa femme s’aime soi-même. Jamais personne n’a méprisé son propre corps : au contraire, on le nourrit, on en prend soin. C’est ce que fait le Christ pour l’Église, parce que nous sommes les membres de son corps. Comme dit l’Écriture : A cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un. Ce mystère est grand : je le dis en pensant au Christ et à l’Église. Pour en revenir à vous, chacun doit aimer sa propre femme comme lui-même, et la femme doit avoir du respect pour son mari. Vous, les enfants, obéissez à vos parents dans le Seigneur, c’est cela qui est juste : Honore ton père et ta mère, c’est le premier commandement assorti d’une promesse : ainsi tu seras heureux et tu auras longue vie sur la terre. Et vous, les parents, ne poussez pas à bout vos enfants, mais élevez-les en leur donnant une éducation et des avertissements inspirés par le Seigneur.
Répons
R/ Enfants, obéissez à vos parents dans le Seigneur,
* honorez votre père et votre mère, c’est cela qui est juste.
V/ Jésus descendit avec Marie et Joseph pour rentrer à Nazareth,
V/ Jésus descendit avec Marie et Joseph pour rentrer à Nazareth,
et il leur était soumis.
R/ Honorez votre père et votre mère, c’est cela qui est juste.
R/ Honorez votre père et votre mère, c’est cela qui est juste.
2ème Lecture (au choix)
A) De l’Histoire d’une âme de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus
[Ma mère chérie, Agnès de Jésus] les souvenirs que je vais évoquer sont aussi les vôtres puisque c’est près de vous que s’est écoulée mon enfance et que j’ai le bonheur d’appartenir aux parents sans égaux qui nous ont entourées des mêmes soins et des mêmes tendresses. Oh ! qu’ils daignent bénir la plus petite de leurs enfants et lui aider à chanter les miséricordes divines !...
Jésus voulait, dans son amour, me faire connaître la mère incomparable qu’il m’avait donnée, mais que sa main divine avait hâte de couronner au Ciel !... Toute ma vie le bon Dieu s’est plu à m’entourer d’amour, mes premiers souvenirs sont empreints des sourires et des caresses les plus tendres !... mais s’Il avait placé près de moi beaucoup d’amour, Il en avait mis aussi dans mon petit cœur, le créant aimant et sensible, aussi j’aimais beaucoup papa et maman et leur témoignais ma tendresse de mille manières.
Comme elles ont passé rapidement les années ensoleillées de ma petite enfance, mais quelle douce empreinte elles ont laissée en mon âme ! Je me rappelle avec bonheur les jours où papa nous emmenait au pavillon, les plus petits détails se sont gravés dans mon cœur... Je me rappelle surtout les promenades du dimanche où toujours maman nous accompagnait...
Tous les détails de la maladie de notre mère chérie sont encore présents à mon cœur, je me souviens surtout des dernières semaines qu’elle a passées sur la terre.
Hélas ! cette pauvre petite mère était déjà trop malade pour manger les fruits de la terre, elle ne devait plus se rassasier qu’au Ciel de la gloire de Dieu et boire avec Jésus le vin mystérieux dont [Il] parla dans sa dernière Cène, disant qu’Il le partagerait avec nous dans le royaume de son Père. La cérémonie touchante de l’extrême-onction s’est aussi imprimée en mon âme ; je vois encore la place où j’étais à côté de Céline, toutes [les cinq] nous étions par rang d’âge et ce pauvre petit père était là aussi qui sanglotait...
Le cœur si tendre de papa avait joint à l’amour qu’il possédait déjà un amour vraiment maternel !…
Je ne puis dire ce que j’aimais papa, tout en lui me causait de l’admiration.
Voici avec quelle foi papa accepta la séparation de sa petite reine, il l’annonçait en ces termes à ses amis d’Alençon : « Bien chers amis, Thérèse, ma petite reine, est entrée hier au Carmel... Dieu seul peut exiger un tel sacrifice... Ne me plaignez pas, car mon cœur surabonde de joie. » II était temps qu’un aussi fidèle serviteur reçut le prix de ses travaux, il était juste que son salaire ressemblât à celui que Dieu donna au Roi du Ciel, son Fils unique... Papa venait d’offrir à Dieu un autel [pour la cathédrale de Lisieux] ce fut lui la victime choisie pour y être immolée avec l’Agneau sans tâche.
Notre père chéri boirait à la plus amère, à la plus humiliante de toutes les coupes. Ah ! ce jour-là je n’ai pas dit pouvoir souffrir encore davantage !... Les paroles ne peuvent exprimer nos angoisses, aussi je ne vais pas essayer de les décrire. Un jour, au Ciel, nous aimerons à nous parler de nos glorieuses épreuves, déjà ne sommes-nous pas heureuses de les avoir souffertes ? Oui les trois années du martyre de papa me paraissent les plus aimables, les plus fructueuses de toute notre vie, je ne les donnerais pas pour toutes les extases et les révélations des Saints, mon cœur déborde de reconnaissance en pensant à ce trésor inestimable qui doit causer une sainte jalousie aux anges de la céleste cour...
Le 29 juillet [1894], le bon Dieu rompant les liens de son incomparable serviteur l’appela à la récompense éternelle.
NB : texte choisi et mis en forme par le Père Conrad de Meester, OCD
Répons
R/ L’amour est fort comme la mort,
la passion est implacable comme l’abîme.
la passion est implacable comme l’abîme.
Ses flammes sont des flammes brûlantes, c’est un feu divin
* les torrents ne peuvent éteindre l’amour.
V/ Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.
V/ Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.
R/ Les torrents ne peuvent éteindre l’amour.
Ou bien
B) De la correspondance de la bienheureuse Zélie Martin
(…) [Loin de mon époux, je suis] « comme les poissons que [lui] tire hors de l’eau ; ils ne sont plus dans leur élément, il faut qu’ils périssent ! Cela me ferait le même effet si mon séjour [ici à Lisieux avec les enfants ] devait se prolonger beaucoup. Je me sens mal à l’aise, je ne suis point dans mon assiette, ce qui influe sur le physique et j’en suis presque malade. Cependant, je me raisonne et tâche de prendre le dessus ; je te suis en esprit toute la journée ; je me dis : “ Il fait telle chose en ce moment. ” Il me tarde bien d’être auprès de toi, mon cher Louis ; je t’aime de tout mon cœur, et je sens encore redoubler mon affection par la privation que j’éprouve de ta présence ; il me serait impossible de vivre éloignée de toi. (…) Nous revenons mercredi soir, à sept heures et demie. Que cela me paraît long !
Je suis toujours très heureuse avec [Louis], il me rend la vie bien douce. C’est un saint homme que mon mari, j’en désire un pareil à toutes les femmes. Voilà le souhait que je leur fais. On n’en rencontrerait pas un sur cent qui soit aussi bon. Je suis si heureuse aujourd’hui à la pensée de le revoir que je ne puis travailler. Je ne me repens pas d’être mariée.
Si le bon Dieu me faisait la grâce de pouvoir allaiter [Thérèse], ce ne serait qu’un plaisir de l’élever. J’aime les enfants à la folie, j’étais née pour en avoir, mais il sera bientôt temps que cela finisse. J’aimerais mieux mourir que de me séparer d’eux. [Bref] j’aurais quarante et un ans, c’est l’âge où l’on est grand-mère. C’est un travail si doux que de s’occuper de ses petits enfants ! Si je n’avais que cela à faire, il me semble que je serais la plus heureuse des femmes. Mais il faut bien que leur père et moi travaillions pour leur gagner une dot, sinon, quand ils seront grands, ils ne seraient pas contents de nous !
Moi aussi, je voudrais bien être une sainte, mais je ne sais pas par quel bout commencer ; il y a tant à faire que je me borne au désir. Je dis souvent dans la journée : « Mon Dieu que je voudrais bien être une sainte ! » Puis je n’en faits pas les œuvres ! Il est pourtant grand temps que je m’y mette…
Il faut, mes chères petites filles, que je me rende aux Vêpres, pour prier à l’intention de nos chers parents défunts. Il viendra un jour où vous vous y rendrez pour moi, mais il faut que je fasse en sorte de ne pas avoir trop grand besoin de vos prières. Je veux devenir une sainte, ce ne sera pas facile, il y a bien à bûcher et le bois est dur comme une pierre. Il eût mieux valu en y prendre plus tôt, pendant que j’étais moins difficile mais enfin “ mieux vaut tard que jamais ”.
Je prierai la Sainte Vierge pour les petites filles qu’elle m’a données afin qu’elles soient toutes saintes et que moi, je les suive de près, mais il faut qu’elles soient bien meilleures que moi.
J’ai mené rude vie, cela me coûterait bien de la recommencer, je crois que le courage me manquerait. Et juste alors que je pourrais enfin respirer, je vois le signal du départ, comme si on me disait : “ Tu en as fait assez, viens te reposer. ” Mais non, je n’en ai pas fait assez, ces enfants-là ne sont pas élevés. Ah ! sans cela la mort ne me ferait pas peur.
C’est bien triste de mourir en dormant ; pour moi, j’aime mieux être bien éveillée et voir la mort venir. Enfin, le bon Dieu me fait la grâce de ne point m’effrayer [de la mort] ; je suis très tranquille, je me trouve presque heureuse, je ne changerais pas mon sort pour n’importe lequel. Si le bon Dieu veut me guérir, je serai très contente, car, dans le fond, je désire vivre ; il m’en coûte de quitter mon mari et mes enfants. Mais, d’autre part, je me dis : « Si je ne guéris pas, c’est qu’il leur sera peut- être plus utile que je m’en aille… En attendant, je ferai le possible pour obtenir un miracle ; je compte sur le pèlerinage de Lourdes ; mais, si je ne suis pas guéri, je tâcherai de chanter tout de même au retour.
La Sainte Vierge ne m’a pas guérie à Lourdes, que voulez-vous, c’est que mon temps est fait et que le bon Dieu veut que je me repose ailleurs que sur la terre. On a fait tout ce que l’on devait faire, laissons le reste entre les mains de la Providence. (…) Si je ne guéris pas, c’est que le bon Dieu tiendra dur à m’avoir… [Moi] je suis comme les enfants qui ne s’inquiètent pas du lendemain, j’espère toujours du bonheur. »
NB : texte établi par Monseigneur Guy Gaucher.
Les mots entre crochets ont été ajoutés pour la compréhension du texte.
Répons
R/ Soyez dans la joie, cherchez la perfection,
encouragez-vous, soyez d’accord entre vous, vivez en paix
* chantez le Seigneur et célébrez-le de tout votre cœur.
V/ Quel que soit votre travail, faites-le de bon cœur,
V/ Quel que soit votre travail, faites-le de bon cœur,
pour le Seigneur et non pour plaire à des hommes.
R/ Chantez le Seigneur et célébrez-le de tout votre cœur.