Article publié avec l’aimable autorisation de Transmettre
Un enfant en colère choque parfois, ou laisse pantois. Comment réagir ?
Rares sont ceux qui n’ont pas cette regrettable tendance à se mettre en colère. Nous sommes parfois bien surpris de voir certains adultes incapables de maîtriser leurs émotions, se permettant de polluer leur entourage avec des excès de colère incontrôlables. C’est là qu’intervient l’importance de l’éducation reçue.
Quelles attitudes choisir ?
Revenons donc quelques années en arrière et plaçons-nous dans la peau du petit enfant qui tente sa première colère. Elle intervient principalement à la suite d’une confrontation avec un adulte et donc surtout avec ses parents : elle démarre avec des choses très simples comme un aliment qu’il ne veut pas manger, un habit qu’il ne veut pas porter, un ordre qu’il ne veut pas suivre…
Certains parents, dans le souci de bien faire, préfèrent user de la manière douce pour apaiser une colère. Ils tentent de raisonner l’enfant en expliquant, en faisant diversion avec un autre sujet : si cela convient au tempérament de l’enfant et que cela lui suffit pour comprendre qu’il ne faut pas recommencer, c’est bien et j’aurais envie de dire tant mieux ! Mais j’ai des doutes…
D’autres vont choisir de parlementer en proposant des choix et parfois même, dans le pire des cas, en cédant… pour avoir la paix ! Que l’on soit tenté d’agir ainsi parfois, qui ne l’a pas fait ? Mais je crains que ce ne soit le début de fâcheuses habitudes qui déchaîneront des discussions sans fin, risquant d’entraîner des rapports conflictuels. Le résultat est finalement en totale contradiction avec le souhait initial.
S’agissant de la colère du petit enfant, il faut immédiatement agir, sinon c’est déjà presque trop tard. Je me souviens que, lorsque mon premier enfant a fait sa première colère, je me suis interposée à elle avec une telle détermination que je l’ai laissée sans voix ; je lui ai montré mon mécontentement avec une assurance certaine. Il le fallait si je ne voulais pas qu’elle tienne tête à l’adulte, pour un oui, pour un non. Et je me rappelle très bien de sa réaction : ses cris se sont tus immédiatement tant elle avait été surprise par mon attitude. Elle avait compris qu’elle ne pouvait pas agir ainsi… J’ai donc fait de même avec mes autres enfants : nous n’avons pas laissé les mauvaises colères entrer dans la maison !
C’est vraiment le meilleur conseil que je puisse donner à de futurs parents : ne vous laissez pas commander par le tempérament colérique de votre enfant ; n’en ayez pas peur.
Peut-on éviter la colère ?
Un enfant a toujours de « bonnes » raisons pour se mettre en colère ! Autant celle du tout-petit enfant peut être arrêtée assez facilement, autant celle du jeune enfant et de l’adolescent doit être considérée avec plus de recul.
Si l’enfant en grandissant devient vraiment colérique de manière fréquente, il est bon que les adultes qui l’entourent se demandent s’ils ne sont pas trop exigeants avec lui. Saint Paul nous invite à ne pas exaspérer nos enfants et il a raison, même si c’est parfois difficile à accepter. Si l’on admet que la colère puisse être l’expression d’un agacement profond, alors nous devons discerner ce qu’il est juste d’attendre de tel ou tel enfant à tel ou tel âge.
Il faudra également se poser des questions sur l’origine de ces colères : elles peuvent être évidemment très variées. Il faut à tout prix essayer d’aller à la racine du mal pour permettre à son enfant de se débarrasser de ce mauvais penchant.
Quand le calme sera revenu, il sera temps de faire appel à la raison : c’est justement là que l’éducation prend tout son sens. On s’explique, on se demande pardon, on exprime tout son amour, et on essaye de trouver des solutions.
Pour cela il faut savoir donner du temps, beaucoup de temps. Parler chaque jour avec son enfant, faire le bilan de sa journée, évitera beaucoup de frustrations génératrices de colères.
Il n’est en tout cas pas conseillé de répondre à la colère par la colère. Soyons nous-mêmes des exemples ; même si la fatigue, l’incompréhension, les difficultés extérieures sont des vecteurs qui favorisent malheureusement l’énervement et la colère, nous restons les premiers acteurs d’une ambiance familiale sereine et équilibrée.
Il faut savoir y mettre de la volonté, de l’humour, de l’amour, et beaucoup de prière !
Caroline Gourlet