Conseils pratiques pour la prière

28 novembre 2011

Avant d’entrer dans le détail de l’éducation à la prière, en suivant l’âge de l’enfant, regardons déjà en vue d’ensemble, quelques points communs.



Le coin-prière


Il n’est pas besoin de grande chapelle ou même d’oratoire pour prier. Si nous en avons à disposition, c’est bien. Sinon, si nos logements sont exigus, il est toujours possible, d’une manière ou d’une autre, de faire une place au Seigneur, avec un « coin-prière ». Par exemple, dans la famille de saint Maximilien Kolbe, celui-ci était installé derrière une armoire, ce qui n’a pas empêché la Vierge Marie de le visiter ! Chez d’autres, ce sera une table basse, avec crucifix, statue de la Vierge Marie, icône, bougie, etc. ou un espace réservé sur une étagère, à chacun de voir. L’essentiel est qu’il existe.

La tenue pendant la prière

Devant Dieu, on ne se tient pas n’importe comment. Il nous faut marquer notre respect. En éduquant à ce respect, nous donnerons à l’enfant le sens du sacré. Naturellement, il est un petit être remuant. Lui apprendre à se tenir devant Dieu, lui demandera donc des efforts. C’est tout un apprentissage qui se fera avec patience, petit à petit, pour lequel il ne faudra pas se décourager. De quelques secondes au départ, nous arriverons progressivement à tenir quelques minutes, et ce sera bien. D’une façon générale, ce n’est pas la durée qui va compter pour cette éducation, mais plutôt la régularité. Il vaut mieux faire des efforts de façon courte et régulière, que longue et espacée.
Pour obtenir cette immobilité, silence du corps, recherchons pour eux une position stable et confortable. La position à genoux ne conviendra pas forcément aux tout-petits qui ont tendance à se tenir mollement ou à partir à quatre pattes. Pour ces premiers moments, préférons plutôt des petites chaises, bien à leur taille, où leur corps trouvera parfaitement son appui.

Le silence

Dieu ne s’entend qu’avec les « oreilles du cœur ». Pour cela, il faut faire le silence. Silence des yeux : on ferme ses yeux pour retrouver Jésus présent au fond de son cœur. Silence des oreilles : coupons les sources de bruits extérieurs et essayons de sensibiliser les enfants à ce silence en leur demandant d’écouter le bruit résiduel de la maison, la mouche voler ou mieux encore, leur propre respiration. Alors seulement nous pourrons commencer à prier. Silence de l’imagination : pour chasser les distractions et fixer sa pensée sur Dieu, avant de fermer les yeux, prenons le temps de regarder la croix de Jésus, la statue de la Vierge Marie ou tout autre représentation religieuse. Ou bien, imaginons-nous dans une scène de l’Évangile, pour les enfants un peu plus grands.
Bien sûr, nous pratiquerons avec les enfants la prière vocale, mais il est bon aussi de penser à ménager ces temps de silence, pour mieux rencontrer Dieu et favoriser le dialogue intérieur. Là aussi, ce sera le fruit d’exercices progressifs et patients, comme pour la tenue sans bouger.

Les gestes

Nous sommes des êtres incarnés, et les gestes aident et soutiennent la prière, en favorisant le recueillement. Ils ne sont pas à négliger. Mais pas n’importe lesquels. Il vaut mieux privilégier ceux de la liturgie : le signe de croix, la position à genoux, l’inclinaison du corps, les mains jointes. Et éviter ceux qui extériorisent trop ou excitent, comme taper dans les mains ou danser, même si le roi David se le permettait devant l’Arche d’Alliance. Dans notre propos, il s’agit de faire entrer les enfants dans la prière intérieure.
Le signe de croix sera lent, long et large, comme la Vierge Marie le recommandait à Lourdes ou à l’Ile Bouchard. C’est un geste sacré, un geste prière en lui-même.
Les mains jointes, l’une contre l’autre expriment la confiance en Dieu et la fidélité ; les doigts entrelacés, la supplication.

Les paroles

Ce point est très important aussi. Nous le détaillerons dans les quelques articles à venir lorsque nous nous intéresserons au développement progressif de l’enfant.

Madeleine Russocka


Article paru dans la revue TRANSMETTRE, décembre 2011